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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/245

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fait, je l’ai expié par des larmes de sang ; mais lui, est-ce qu’il y a des mots pour dire la démence de mon adoration ! Lui ! Albert ! mon orgueil, mon esclavage ! déteste-moi, enfant, je le veux bien, méprise-moi, je l’ai mérité, mais sauve-le ! Ah ! je t’en prie, rends-moi mon fils ! rends-moi mon cœur !

Elle se laissa glisser à genoux avant que Georges, toujours agenouillé, pût l’en empêcher, — et il y avait quelque chose de poignant dans l’extravagance de ce groupe : la mère et le fils prosternés en face l’un de l’autre.

Georges pleurait comme un enfant.

Il souleva sa mère, et tout en la replaçant dans son fauteuil, il dévorait son visage de baisers, disant :

— Mais je savais bien tout cela ! Et il y a longtemps ! Et je l’aime presque autant que tu peux l’aimer ; seulement, c’est à cause de toi, c’est à travers toi ! parce que… Sais-tu, ma mère, je t’aime comme tu l’aimes !

Elle le regardait avec une admiration étonnée.

Il se mit à rire en continuant :

— Mon nom, mes titres, ma fortune, tout cela