Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peut être à moi ; mais n’est-ce pas lui qui est beau, noble, fier ?…

— Non, oh non ! interrompit Angèle entrant dans cette discussion à la fois puérile et passionnée, c’est toi, c’est bien toi qui es bon, et beau, et généreux ! digne de ton nom, de ta richesse…

Georges dit :

— Si c’est à moi, tout cela, je puis le donner…

— Non ! Du moins, nous ne pouvons pas le recevoir, nous.

Il s’assit auprès d’elle, et sa voix s’imprégna de caresses pour dire :

— Mère, tout le monde croit que c’est lui ; moi-même, ah ! je mentais, tout à l’heure, je ne savais rien. Il y a cinq minutes, j’aurais juré que c’était lui… Et si j’osais te le dire, je ne suis pas encore bien sûr…

Angèle l’arrêta d’un geste.

— Je vous remercie encore, mon fils, dit-elle, mais il ne s’agit pas de cela. Vous êtes prodigue, c’est dans la bonne foi de votre grand cœur que vous nous offrez, comme si c’était une chose indifférente, le magnifique état qui vous appartient. Nous n’en avons plus besoin, hélas ! ce qui est pour nous