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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/252

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— Ce serait le premier ! s’écria Angèle dans un élan de sincère tendresse. Jure-moi…

— Ah ! de bon cœur ! interrompit Georges. Seulement, mon embarras est cruel. Pendant que vous me prenez pour un héros, j’ai presque des remords. Il faut que vous sachiez cela : avant qu’il fût question du mariage…

La duchesse l’interrompit à son tour et ce fut une explosion :

— Est-ce que tu aimerais une autre femme ? demanda-t-elle.

Georges fronça le sourcil et répondit à voix basse :

— Si cela était, madame, je tâcherais d’arracher cet amour de mon cœur. Je ne sais pas si je suis un de Clare, mais sur ma foi, je suis certain d’être un galant homme, et je ne me servirais pas de mon dévouement, envers Albert et vous, comme d’un prétexte pour retirer ma parole à la chère, à la noble enfant qui avait eu confiance en moi. J’ai mal agi en parlant de vous donner ma vie : on ne dit pas ces choses-là ; on ne les fait pas non plus à cause du deuil qu’elles laissent après elles ; mais rien au monde ne peut m’empêcher, ma mère, de vous donner mon bonheur !