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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/254

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— Peut-être. C’est un pauvre bon petit cœur que Clotilde. Je ferai ce que je pourrai.

— C’est que, dit encore Angèle, il ne faudrait pas qu’il se doutât…

— Bien entendu ! dit Georges avec un triste sourire, je vous prie de vous en fier à moi, Madame, je tâcherai d’y mettre quelque adresse… Et qui sait si mon frère ne va pas condamner mon infidélité ?

Une petite porte située à gauche de l’alcôve s’ouvrit et Albert parut. Il était si pâle que Mme de Clare ne put retenir un cri de détresse.

Georges s’était levé.

À sa vue, Albert recula comme s’il eût reçu un choc.

— Tu ne seras pas jaloux de moi, je pense, dit-il amèrement quand je t’aurai avoué que je viens de l’hôtel Fitz-Roy : je voulais voir Clotilde une fois encore. Tu devines pourquoi ? Je parie que notre mère t’aura confessé ma misérable manie. Fais bien attention à ceci : tout ce que je te demande c’est de ne pas m’insulter de ta pitié.

Il se laissa choir sur un fauteuil auprès de la porte.

— N’est-il pas trop tard ? se demandait la malheureuse mère. La mort le tient déjà.