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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/263

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du matin jusqu’au soir ! Savoir quel commerce il fait avec tous ces gens-là ! Vos domestiques en sont, vous savez, du moins, M. Larsonneur et M. Tardenois, deux personnes comme il faut, quant à ça ! M. Larsonneur est venu hier soir, devinez pourquoi, pour dire que Clément le Manchot s’était évadé de la prison de la Force. Qu’est-ce que ça fait à monsieur ?… Mais soyez tranquille, nous ne sommes pourtant pas de la bande Cadet !

Il eut un bon rire content et s’arrêta devant la porte du salon.

Georges n’écoutait guère, comme on peut le croire.

Il congédia le brave homme en le remerciant et mit la main sur le bouton de la porte.

— Je donnerais un an de ma vie, pensait-il, pour fuir cette entrevue ! Je ne sais pas comment mon cœur est fait : j’avais peur de ne pas l’aimer, et maintenant, il n’y a qu’elle en moi… je vais me jeter à ses genoux, m’humilier, la supplier ! Elle disait hier soir : Combien je voudrais aimer Albert !… je ne pourrai pourtant pas me fâcher s’il lui échappe quelque chose contre ma mère.

Il poussa la porte et entra comme un baigneur qui prend son eau tout d’un coup.