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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/264

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Une jeune fille se leva en lançant un petit cri caressant.

Elle vint à lui les bras ouverts, souriante comme la jeunesse avec un rayon du soleil matinal qui jouait dans les belles boucles de ses cheveux.

Ce n’était pas Clotilde.

— Lirette ! balbutia Georges que l’étonnement fit reculer.

Elle avait la fameuse robe de taffetas noir.

Vous dire comme elle était jolie ne se peut.

Il en est qui naissent princesses, et il semblait que cette petite abandonnée, dont l’enfance et la jeunesse avaient traversé tant de misère, se fût déguisée en fillette de la bourgeoisie avec cette soie qui la touchait pour la première fois, mais qui était au-dessous d’elle.

Georges resta tout interdit à la regarder.

Elle n’était pas grande dame, cette Lirette, oh ! non, ni même grande pensionnaire ; il n’y avait en elle rien d’appris ni de convenu ; mais cette chose adorable dont le nom fait sourire maintenant parce que Mme Gibou la met dans son thé avec la cannelle, et la moutarde, cette chose noble entre toutes et la-