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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/277

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sophait l’amitié égrillarde avec Mme du Cayla, le chemin tourne à droite.

Clotilde ne savait pas qu’en prenant par les champs, elle arriverait plus vite à la rivière, mais elle prit par les champs, quoique nulle route n’y fût encore tracée.

Ceux qui la rencontraient ne devinaient point sa fatigue. Son pas était ferme quoique lent. Elle portait la tête haute. Sa figure morne ne disait rien. Elle était belle comme les statues.

Au bas du parc, la Seine coulait dans la campagne blanche de givre.

L’été, l’île de Saint-Ouen, long bouquet de verdure (la guerre n’avait pas encore coupé les magnifiques peupliers) est un des rendez-vous les plus chers à la joie populaire, on y danse abondamment, on y chante à tue-tête, on y aime, mais autrement qu’au château du Cayla ; tous les plaisirs de la vie parisienne sont réunis dans ces jardins de l’Armide sans façon.

L’hiver, c’est une solitude.

Clotilde descendit jusqu’à la berge déserte et glacée. Elle ne sentait pas le froid. Elle s’assit par terre au bord de l’eau et appuya sa tête contre ses genoux relevés.