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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/294

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— Oh !… fit Angèle, qui essaya de se lever.

— Et vous le saviez très bien, continua Marguerite, ce qui ne vous a pas empêchée d’envoyer votre fils à l’hôtel de Fitz-Roy avec de beaux bouquets, ma foi, pour demander la main de notre pupille. Je suis de la bande Cadet ou plutôt : Je suis la bande Cadet ! Vous le saviez si parfaitement que vous aviez fondé la bande Abel Lenoir pour nous combattre. C’est un homme de talent que ce docteur, mais son idée n’a pas le sens commun. Au XIXe siècle, ma chère, le plus naïf des commissaires de police vaut tous les francs-juges de l’univers. Ce n’est pas à cause de vous que nous jouons notre va-tout aujourd’hui, avant de quitter Paris et peut-être la France, c’est parce qu’on nous a avertis, cette nuit, que le commissaire de police allait se mêler de nos affaires. Rien que pour cela.

Elle s’arrêta. Son regard couvrait Angèle, qui s’était remise et qui réfléchissait.

Il y avait autour de cette scène, entamée si bizarrement, un silence plein de repos. Le soleil d’hiver, qui allait baissant, dessinait sur le tapis en deux larges raies lumineuses les broderies de la mousseline qui recouvrait les glaces des croisées. On n’en-