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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/304

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destinée à endormir la vigilance de cet homme. Lui-même en avait fourni le plan railleur et impossible, et lui-même, c’était chose certaine, étant donné son caractère, en surveillait l’exécution, ici ou là, de loin ou de près, ricanant d’aise en quelque coin comme un dilettante dans sa loge.

Il fallait que la pièce fût jouée sérieusement et furieusement, jusqu’à la lie de son absurde férocité ; il fallait que la bande Cadet prît sa volée vers la frontière, les griffes pleines de sang, pour revenir à bas bruit… et encore !

Savez-vous ce qu’il faisait, le fantôme, à l’heure où ses « bons chéris » essayaient de lui donner le change à l’hôtel de Souzay ?

Un homme de quarante ans environ, bien nourri comme doit l’être un philanthrope, montait le raide escalier du logis de Pistolet, rue Vieille-du-Temple. C’était là, nous nous en souvenons, que Clément le Manchot avait trouvé un asile, la nuit précédente, en sortant des mains de Cadet-l’Amour.

Clément le Manchot dormait sur un matelas.

Le docteur Abel était venu le voir dans la journée. L’influence de son traitement se faisait déjà sentir.