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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/305

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Le philanthrope entra sans éveiller le blessé et resta bien cinq minutes à regarder curieusement l’effroyable état où Cadet-l’Amour l’avait mis.

Puis il lui secoua le bras doucement.

— Manchot, dit-il, éveille-toi, mon garçon… Comme te voilà fait !

— Qui m’appelle ? gronda le malheureux.

— Tu ne me reconnais seulement pas ! J’étais venu te dire une chose : si tu avais pu te soutenir sur tes jambes, l’occasion était belle. Ce soir Cadet travaille rue Pigalle, à l’hôtel de Souzay… mais tu ne vaux plus rien.

— Est-ce vous, M. Mora ? demanda Clément, je ne vous vois pas.

— Tu n’es pas capable, mon pauvre gars, dit l’autre, il t’a trop malmené ! je te laisse la goutte, tâche de te rendormir… C’est à la nuit, vers huit heures, que Cadet-l’Amour travaillera rue Pigalle… Bonsoir.

Et il partit.

En tâtant auprès de lui, Clément trouva une bouteille d’eau-de-vie.

Le philanthrope était déjà au bas de l’escalier.

Revenons à l’hôtel de Souzay.