Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/310

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— Madame, madame ! balbutia-t-elle enfin, ayez pitié de moi, je les aime tous les deux !

Elle disait cela comme les pauvres petits qui demandent grâce.

Marguerite détourna les yeux.

— Madame… répétait Angèle qui se traînait sur ses genoux, je suis en votre pouvoir. Je ne veux plus de la fortune ! Les titres, j’y renonce ! Nous irons hors de France, loin, bien loin… si loin que nous ne nous gênerons plus. Madame ! oh ! madame, vous n’avez pas mesuré ma torture. Je vous en supplie…

— Il faut choisir, prononça tout bas Marguerite.

— Écoutez-moi ! reprit la duchesse dont la voix changea, et nous devons l’avouer, une lueur cauteleuse s’alluma dans sa prunelle, car, même à cette heure navrée, sa partialité maternelle n’était pas morte, écoutez-moi, je ne vous tromperai plus. Je vous donnerai le vrai de Clare, celui dont le nom est dans l’acte de naissance, le duc Albert, cette fois, pour épouser votre Clotilde… Mais laissez vivre mon autre enfant.

— Non ! dit Marguerite.