Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avant d’ouvrir la porte, elle prêta l’oreille.

Le docteur avait pu fuir peut-être, car, du côté du vestibule on n’entendait aucun bruit.

Au contraire, dans le corridor qu’Angèle venait de suivre en quittant le boudoir et sur lequel donnait aussi sa propre chambre, à elle, un pas léger sonnait, du moins Angèle se figura cela : un pas de femme. Angèle regarda, essayant de percer l’obscurité, mais elle ne vit rien.

Elle poussa la porte et entra chez le mieux aimé de ses fils.

Albert dormait — et il rêvait. Le nom de Clotilde expira entre ses lèvres.

Un sanglot déchira la poitrine d’Angèle qui pensa :

— Ce n’est pas à moi qu’il songe et c’est pour un autre que je meurs !

Elle s’arracha de ce chevet adoré, disant encore :

— Si je l’éveillais, tout serait perdu ! Il ne voudrait pas…

Elle écouta de nouveau parce que ce léger bruit, entendu dans le corridor, restait autour de son oreille.

Mais les minutes étaient comptées.