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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/323

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Angèle prit la veilleuse qui était sur la table de nuit et traversa la chambre pour gagner une baie ouverte, au-devant de laquelle tombait seulement une draperie.

C’était la garde-robe où étaient les vêtements d’Albert.

Angèle souleva la draperie, et, aussitôt entrée, elle déposa la lampe pour faire choix d’un costume d’homme complet dont elle rangea les pièces méthodiquement, comme on fait avant de s’habiller ; elle se hâtait tant qu’elle pouvait, mais ses mains frissonnantes trahissaient son empressement.

Au moment où elle dégrafait sa robe, ce bruit qui la poursuivait, ce bruit de pas, vint encore à son oreille, et, cette fois, il partait de la chambre même d’Albert.

Au seuil de la garde-robe il y avait une femme debout, entre les draperies : une jeune fille admirablement belle, mais plus pâle encore qu’Albert lui-même, échevelée et portant dans son regard le morne symptôme de la folie.

D’une main, cette jeune fille tenait à poignée les masses prodigieuses de sa chevelure, de l’autre, elle maniait une paire de ciseaux, qui, courant et grin-