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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/332

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À l’aide du propre mouchoir d’Angèle qui résistait, mais en vain, elle lui lia les bras solidement.

Et, tout en travaillant, sans élever la voix, elle disait :

— Vous avez deux enfants dont l’un, mon Georges bien-aimé, mon Clément d’autrefois, est M. le duc de Clare. Je sais cela, maintenant que vous me l’avez appris à travers la cloison. Hier, je croyais encore le contraire, parce que vos mensonges m’avaient abusée. Celui-là est un cœur héroïque, ah ! n’est-ce pas, madame ? Vous connaissez aussi bien que moi sa chère et belle âme… Votre Albert est-il un lâche ? Non. Eh bien ! tous les deux, l’un comme l’autre, s’ils pouvaient se douter de ce qui se passe, réclameraient le danger qui leur appartient, qui appartient surtout à celui que le docteur Abel ne vous a pas ordonné de sauver. Croyez-moi donc, ne faites pas de bruit, si vous voulez garder votre Albert !

Cela était si vrai qu’Angèle implora, au lieu de combattre désormais.

— Je vous en prie, dit-elle, je vous en prie, ayez pitié de moi ! C’est un supplice sans nom que je souffre !…