Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ses jambes étaient liées maintenant comme ses bras.

Clotilde acheva de passer les habits d’homme.

Avec ses cheveux courts et une fois sa haute taille redressée, elle faisait illusion.

— Madame, dit-elle à Angèle, qui râlait à l’endroit même où elle était tombée, j’ai espoir que le docteur Abel a pu quitter la maison, car nul bruit de lutte n’est venu jusqu’à moi. À présent que j’ai conquis ce grand bonheur de mourir pour celui que j’aime, je ne vous en veux plus : soyez pardonnée…

— Mais vous n’êtes pas folle, malheureuse, admirable enfant ! s’écria Angèle.

— Je suis heureuse ! répondit Clotilde avec un splendide sourire.

Tout le cœur d’Angèle s’élançait hors de sa poitrine.

Clotilde lui souriait doucement. Puis, se penchant au-dessus de la duchesse, qui essayait de tendre ses bras :

— Vous qui restez, dit-elle, faites ce que je ne pourrai plus faire. Il me restait une tâche à accomplir, je vous la confie. Voici d’abord qui est à vous : votre acte de mariage…