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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/342

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de raison, pour celui d’un jeune homme assassiné.

Cadet-l’Amour avait eu le soin d’attirer la fenêtre en franchissant le balcon ; sans cela, tout le monde s’y fût précipité et l’on aurait vu ce qui se passait en bas. Cette précaution donna une demi-minute au Manchot pour accomplir sa besogne, et il en profita.

Cadet-l’Amour était tombé comme une masse, sur le côté droit, sans autre bruit qu’un gémissement sourd, couvert par le choc de son corps contre la terre dure et glacée.

Il faisait un froid rigoureux.

La jambe du bandit fut broyée, et l’échelle, en versant sur lui, cassa son bras droit au ras de l’épaule…

Le supplice du talion commençait.

Sur le coup, Cadet-l’Amour perdit connaissance. Le Manchot se jeta sur lui avec un voluptueux grognement : c’était sa proie.

Sans s’inquiéter de ce qui se passait au premier étage, où les bruits de toute sorte grandissaient, il dégagea son ancien patron de l’échelle et le traîna d’un temps jusqu’au massif le plus voisin derrière lequel il disparut avec lui.