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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/90

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— C’est idiot de trop boire !

Puis il dégaina brusquement le long couteau, domicilié dans la doublure de sa lévite.

Le Manchot, qui n’avait plus bougé depuis quelques instants, se retourna la joue contre terre pour ne point voir le coup qui allait le tuer.

Cadet-l’Amour lui piqua légèrement la nuque.

— On te dit que ce n’est pas fini, murmura-t-il, c’est une ficelle que je veux pour mon expérience de la rage. Bouge pas !

Le cordon du sac, noué de court, avait deux grands bouts qui pendaient. L’Amour les trancha tous les deux et les réunit en une sorte de fouet qu’il attacha à l’extrémité de son rotin, disant :

— Eh ! Clément ! tu n’as pas de patience pour un sou. Regarde-moi ça, on va s’amuser, maintenant, nous deux.

En même temps, il cingla un petit coup sec qui blessa l’œil droit du Manchot. Celui-ci grogna sous son bâillon ; l’Amour redoubla. Il ne frappait pas fort et expliquait son plan bonnement.

— J’ai vu des chevaux, racontait-il, qu’une seule mouche rendait fous. Je n’ai pas eu bonne chance