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Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/202

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— Vous répondrez que le carrosse est en bas et qu’on l’attend au Palais-Royal.

Mélise ne comprenait point, et, à vrai dire, sa pauvre tête était en trouble.

Néanmoins, obéissant à un instinct de dévouement, elle s’élança pour avertir madame Éliane, mais celle-ci, lasse d’attendre sans doute, sortait justement dans le corridor.

— Madame ! oh ! madame ! s’écria Mélise, rentrez ! On n’oserait employer la violence dans la maison de M. de Vendôme. Rentrez, je vous en prie !

— Que veut dire cette enfant ? répliqua la comtesse en souriant. L’heure du danger est passée ma fille. Pouvez-vous m’apprendre où sont votre père et le jeune page Roger ?

Deux hommes s’arrêtaient à quelques pas dans le demi-jour du corridor. Les autres avaient disparu.

— Madame la comtesse de Pardaillan, dit l’un d’eux, de la part de Sa Majesté.

— Que Dieu bénisse la reine ! s’écria Éliane. Elle n’a point oublié sa promesse !

Mélise lui saisit le bras.

— Madame, au nom du ciel ! dit-elle tout bas, ceci est un piège, je le sais, j’en suis sûre !

— Laissez, ma fille, répondit Éliane, dans la plénitude de sa confiance. Vous ne pouvez comprendre ce qui m’arrive. Messieurs, je suis prête à vous suivre.

— En bas, dit l’un des deux hommes, un carrosse attend madame la comtesse.

— Fillette, reprit celle-ci en dégageant son