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Page:Féval - Le chevalier ténèbre, 1925.djvu/18

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gagna une sorte de gaieté sans rien perdre de sa poésie ; on put voir, distinctement cette fois, le grand Allemand noir et maigre avec sa longue figure blême où brillaient des yeux fixes, et près de lui son jeune frère, monsignor Bénédict d’Altenheimer, — petit, rondelet, portant ce vêtement qui n’est ni redingote ni soutane, et qu’affectionnent les prélats romains.

Le grand avait une brochette d’ordres aussi bien nourrie que pas un conseiller privé d’Hoffmann ; le petit ne montrait point de décoration ; la seule chose qui se pût remarquer, tranchant sur la couleur sombre de sa soutanelle, c’était une longue chaîne d’acier poli, passée à son cou et retombant sur son flanc droit. Cette chaîne supportait un objet de la forme d’un carré long, également en acier poli, et qui semblait être un bréviaire ou un missel.

Alentour, le cercle sortait de l’ombre : des têtes vénérables ou charmantes, des fronts réfléchis, de blondes chevelures, des yeux avides, des bouches entr’ouvertes…