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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/191

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Et pourtant, ni vous ni mon père vous ne connaissiez les masques, ni vous ni mon père vous n’étiez dans cette condition extraordinaire qui décupla ma surprise et produisit sur moi à première vue un véritable choc.

Pour la troisième fois, la voix de l’inconnue, derrière la toile, prononça la question proverbiale des Espagnols.

Quien sabe ? (Qui sait) ?

Et son rire mélodieux ponctua sa courte phrase.

— Ce que je sais, répliqua le jeune peintre, c’est que cette histoire-là a le privilège de me rendre un peu fou. Vous avez bien deviné le bizarre plaisir que j’avais à vous la raconter. Ma tête travaille. J’ai eu l’idée que mon père d’adoption en savait plus long qu’il ne voulait le dire. Et vous même… voyons ! Est-ce une autre aventure qui commence ?

Au lieu de répondre, Vénus dit, gardant son accent enjoué :

— Vous êtes payé, exécutez le marché jusqu’au bout. Ce que j’ai envie de savoir maintenant, c’est le résultat de votre excursion en Sicile, à la recherche de la maison mystérieuse.

— Cela vient plus tard, répartit Reynier. J’en appris bien davantage à Rome même ; j’interrogeai de tous côtés ; les réponses ne manquèrent point, car en Italie la légende des moines de la Merci est aussi populaire que les hauts faits de Schinderhannes sur