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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/192

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les bords du Rhin ou les exploits de Cartouche à Paris.

On me donna sur le trésor des Veste-Nere des renseignements si positifs que je pus l’évaluer au double de la richesse contenue dans l’univers entier. Tout me fut expliqué, même le fait si caractéristique : la clé tendue à l’assassin par la victime, — toujours dans le tableau.

C’est la clé du trésor, et c’est la loi même de cette bataille séculaire qui se livre entre les pères et les fils dans cette famille d’Atrides.

Celui qui succombe doit livrer la clé, et il y a une formule consacrée. Le vaincu dit au vainqueur en donnant cette clé terrible :

— Mon père, — ou mon fils, — voilà ce qui t’a mis un couteau dans la main, et ce qui te mettra un couteau dans le cœur.

L’inconnue, dont la toilette était achevée sortit en ce moment de son abri.

Ce n’était plus Vénus, mais bien (par la taille, du moins, car son voile épais lui couvrait toujours le visage) une charmante jeune femme, mise avec la plus gracieuse élégance.

— Il se fait tard, dit-elle, achevez.

— J’ai fini, répliqua Reynier, et sans le désir que vous m’avez manifesté au sujet de mon second passage en Sicile, je n’aurais plus qu’à vous remercier