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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/32

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sont infirmes. Heureusement que nous n’allons pas loin. Nous sommes du passage.

— Il fait frisquet, ce soir, répondit le cocher en soutenant Carpentier des deux mains. Je n’avais pas remarqué là-bas que le voyageur était malade. C’est de le fourrer dans son lit de suite avec une tasse de vin chaud par-dessus.

Dans le passage, le colonel prit le bras de son prétendu fils, dont la tête était complètement cachée par le capuchon du caban.

— Je fais semblant de te soutenir, dit-il, mais tiens-moi ferme, car il y a longtemps que je n’ai fourni pareille course à pied. Nous allons jusqu’à la station de voitures qui est sur le quai près du Pont-Neuf.

— Pourquoi avoir changé de fiacre ? demanda Vincent.

— Parce que tu aurais pu prendre le numéro de celui que nous venons de quitter. Tu vois que je suis franc, voilà mon caractère. Ce soir, tu n’as peut-être pas fait attention au numéro, parce que ta curiosité n’était pas encore éveillée, mais demain…

— Nous recommencerons donc demain ?

— Dans une demi-heure, tu seras en face de la besogne, et c’est toi qui me diras à vue de nez combien de jours il te faudra pour l’accomplir… Attention ! il y a un pas : soutiens-moi.