Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/390

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ment constituée sous le nom des Compagnons du Trésor.

Nous avons dit tout cela pour bien établir la position du comte Julian qui était maître par supercherie, qui portait sur ses épaules le fardeau d’un rôle à jouer sans relâche, et à qui, certes, manquaient beaucoup d’éléments composant la force de ce vieux démon, le colonel Bozzo-Corona.

Le comte Julian n’avait pas le Trésor. Il eût été perdu si âme qui vive avait deviné cela.

Les regards d’une association à la fois intime et hostile étaient fixés sur lui jalousement.

Le moindre pas ostensible qu’il eût fait à la recherche du Trésor, le plus petit sondage, la fouille la plus insignifiante, dénoncés par hasard aux compagnons schismatiques, auraient dévoilé le défaut de sa cuirasse.

Et par ce défaut de cuirasse, dix couteaux auraient passé aussitôt.

Il était tout puissant, c’est vrai, mais son pouvoir ne tenait qu’à un fil.

Le colonel avait dépensé des prodiges d’astuce et d’audace, nous dirions presque des miracles de génie pour retenir ce pouvoir sans cesse miné et menacé.

Le comte Julian, pour arriver au même résultat, avait plus à faire encore, puisqu’il marchait, embarrassé par sa supercherie originelle, puisqu’il n’avait