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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/143

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« Il doit y avoir du monde à la maison ? demanda-t-elle en entrant sous le vestibule.

— Ces messieurs se sont fait servir à dîner dans le salon.

— Qui est là ?

M. le duc, l’Anglais, un nouveau qui vient d’Italie, car il a donné le signe de la Camorra, le docteur, et votre mari. »

Elle eut un frémissement court, et monta vivement l’escalier.

D’un côté du large carré sur lequel s’ouvraient les trois portes du premier étage, on entendait des voix contenues qui causaient et riaient tranquillement, accompagnées par un bruit discret de verres et de fourchettes. Ce n’était pas du tout une orgie, par le son, du moins, mais bien un repas honnête où chacun, libre d’esprit, s’adonnait à la gaieté de tous les jours en causant plaisirs ou affaires. Ce repas avait lieu à gauche.

À droite et au milieu le silence régnait.

« M. Lecoq est-il venu ? interrogea pour la troisième fois la jeune femme.

— C’est lui qui a amené le prêtre, répondit le valet.

— Il est entré ?

— Non, il a dit : je reviendrai.

— Et le prêtre ?

— Le prêtre est resté une demi-heure avec Monsieur. »

À travers la dentelle de son voile, la jeune femme regarda fixement le valet.

« Était-ce un vrai prêtre ? » demanda-t-elle tout bas.

Le domestique haussa les épaules et répondit :

« C’est le nouveau : celui qui vient d’Italie et qui a