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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/165

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donc passer pour une note médiocre ; mais, d’autre part, les respectables paperasses, empilées partout, les cartons d’excellente tournure, les meubles naïfs et austères donnaient au « cabinet » une apparence quasi-ministérielle. Le maître d’un pareil sanctuaire devait faire en grand, cela sautait aux yeux. Mais, que faisait-il ?

Rien d’illicite ou même de caché, je suppose, car le bureau à cylindre, tout ouvert, montrait ingénuement ses papiers épars et le fouillis des lettres décachetées. Vous n’auriez pas remarqué un plus franc désordre sur la table de travail d’un poète. Cette absence de précaution parle naturellement de loyauté ; ceux qui se peuvent montrer ainsi à découvert inspirent la confiance.

Néanmoins, comme ce ne sont pas leurs propres affaires que traitent ces obligeants chrétiens qui ont l’honneur de porter le mot Agence écrit sur leurs portes, un tel laisser-aller pourrait avoir des inconvénients sérieux. Je vous prie, veuillez vous rassurer. Pas d’agence sans discrétion. C’est l’a b c du métier : discrétion à toute épreuve : Le patron est un confesseur ; le cabinet est une tombe. Essayez, puisqu’il n’y a personne, furetez, cherchez, quêtez, tournez et retournez, vous ne trouverez rien, à moins que vous ne tombiez précisément sur l’amorce de quelque ligne dormante, tendue là tout exprès pour un poisson de votre espèce.

Vous êtes encore aux bagatelles de la porte. Une agence est mieux machinée que cela. Ceci est le foyer public ; le tabernacle est ailleurs, le foyer privé, cadenassé pour les profanes. Dans cette partie-là, nous sommes loyaux, c’est vrai, mais nous sommes prudents par état.

Nous faisons toutes les choses que le tabellion ne