Aller au contenu

Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’escalier. Un violent espoir serra le cœur d’Échalot, qui pensa :

« Ceux du quatrième lui ont peut-être reparlé pour la femme ! »

Similor entra d’un air vainqueur et jeta sur la table une poignée de gros sous.

« À la queue ? demanda Échalot ébloui.

— Si nous ne m’avions pas, dit Similor au lieu de répondre, la maison tomberait. »

Les narines de l’ex-pharmacien se dilatèrent avec une soupçonneuse volupté.

« On a bu de l’eau-de-vie, Amédée, prononça-t-il tout bas.

— Eh bien ! après ?

— Il a été juré qu’on ne prendrait rien soi seul, en cachette.

— La paix, Bibi ! Pour faire des affaires, faut s’entretenir avec la personne, pas vrai ?

— Oui, Amédée, dit la ménagère d’un ton radouci. Quelle personne ?

— Pour s’entretenir avec la personne, on entre dans un café, estaminet, billard…

— Quand on a de quoi, Amédée.

— Si c’est l’étranger qui offre la consommation ?

— Tu es rond, parole sacrée ! s’écria Échalot avec admiration et envie.

— Trois poissons à deux n’obtiendraient pas ce résultat sur un homme dans la force de mon âge, répliqua Similor majestueusement. Prends ton chapeau, nous saurons bientôt de quoi il retourne dans tous leurs mystères de fera-t-il jour demain ? et autres. Je paye deux saucisses et l’arrosage.

— Merci, mon Dieu ! murmura Échalot. Les jours heureux vont-ils enfin luire pour nous ! »