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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/32

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pur, aussi dramatique que la figure de cette Edmée Leber !

— Blanche l’aime. Ce doit être une âme d’élite.

— Un type, c’est sûr ! Dis donc, te souviens-tu de ce charlatan qui n’est pas médecin et qu’on force à traiter sa propre fille en danger de mort ? Je trouve ça sous ma main… Il y a du vitriol là dedans… Reprenons ça en grand, veux-tu ? »

Maurice s’éloigna de la fenêtre.

« Que peut-il faire depuis cinq heures du matin jusqu’à minuit ! murmura-t-il sans savoir qu’il parlait.

— Ma poule, répliqua Étienne d’un ton de protection qui était une vengeance, si tu as mis dans ta petite tête l’idée de faire le tour de notre beau Michel, tu as le temps de courir, bon voyage ! Je vois plus loin que le bout de mon nez, et le vertueux Michel nous en passe de sévères ! »

Maurice rougit et balbutia.

« J’aurais son secret dans ma main fermée que je ne l’ouvrirais pas sans sa permission.

— Tu sais bien M. Bruneau ? demanda brusquement Étienne, le marchand d’habits ?

— Parbleu ! il a toute ma garde-robe et notre lettre de change.

— Une nuit que je revenais de chez quelqu’un, j’ai rencontré Michel bras-dessus bras-dessous avec M. Bruneau. Il y a du temps que Michel n’a plus d’habits à vendre.

— Quoi d’étonnant ? Michel a endossé la lettre de change…

— Voilà… Le lendemain, je dis à Michel : Quel homme est-ce donc que ce M. Bruneau ? Il me répondit : Je ne le connais pas.

— Michel n’a jamais menti.