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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/323

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Elle rêvait, et je ne sais quelle frayeur la prenait. Sans avoir aucune idée de ce qui allait se passer, elle prévoyait une violente catastrophe, et André, en parlant de Michel, le voulait enchaîné et muselé.

André qui menait tout, André, le destin de cette heure suprême !

« Il fait bon avoir des amis, poursuivit Michel. Le temps d’écrire un mot à Lecoq et de recevoir la réponse, ma lettre de change était soldée. Et fouette, cocher ! Savez-vous ce que j’apprends chez moi ? La cassette enlevée ! Entre parenthèses, si elle contenait des bijoux ou des valeurs, vous pouvez être tranquille, ma mère. Le brigand n’aura pas eu le temps d’en faire usage.

— Quel brigand ? demanda la baronne de plus en plus inquiète.

— Vous allez voir ; j’ai mon idée depuis longtemps. L’escalier a été redescendu quatre à quatre, et j’ai voulu en avoir le cœur net… Une occasion, vraiment ! les gens de police étaient en bas, donnant le signalement d’un quidam qui était mon homme, et s’informant…

— Je t’en prie, de qui parles-tu ? » murmura madame Schwartz.

Et Edmée, avec autorité :

« Dites le nom, Michel !

— Le nom ? voilà que je l’oublie, le nom ! mais c’est un des noms que prend ce Bruneau, quand il fait un mauvais coup…

— Et pourquoi le cherchait-on ? demanda Maurice.

— Pas pour le prix de vertu, mon beau-frère. Je trouverai le nom. En tous cas, j’ai mis les chiens sur la piste, la maison a été cernée, et le commissaire, nouant son écharpe, a monté les escaliers de ce Bruneau… Qu’est-ce que vous avez donc ? »