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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/329

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Puis il ajouta, en dépliant une feuille de papier :

« Tout le monde est ici ?

— Tout le monde, fut-il répondu.

Il fait jour ! prononça solennellement M. Mathieu.

Cette proposition n’avait en soi rien d’invraisemblable, puisqu’il était midi et demi ; néanmoins l’assemblée entière l’accueillit comme une grande nouvelle. Hommes et femmes répliquèrent joyeusement :

« Causez, Habit-Noir ! »

Les portes étaient closes. Nous ne pouvons dissimuler ce fait qu’en présence d’une si remarquable mise en scène, Similor était ému. Quant à Échalot, les mystères d’Isis, d’Éleusis et du Grand-Orient de France, l’auraient impressionné moins terriblement. La chose de tuer la femme n’était que de la Saint-Jean auprès de ce qui allait se passer dans ces grottes. Saladin, heureusement, n’avait pas l’âge de comprendre.

M. Mathieu dit :

« Décision du premier degré, conduite de Toulonnais-l’Amitié, surveillance du duc et du docteur. Valeur quatre millions en billets de la Banque de France. »

Un long murmure d’allégresse emplit la salle.

« La paix ! ordonna sèchement M. Mathieu. »

Il ajouta, en jetant les yeux sur le papier qu’il tenait à la main :

« On va régler l’ordre. »

Le papier contenait seulement la liste des personnes présentes, avec des signes hiéroglyphiques, rapprochés des divers noms. Pour les détails, on s’était reposé sur l’excellente mémoire de Trois-Pattes.

« C’est une affaire de longueur, reprit-il. Grand spectacle, figuration, changement et le reste. Toulonnais n’a jamais rien mitonné de pareil. Numéro 1, Rifflard ! »