Aller au contenu

Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un gros garçon joufflu sortit des rangs.

« Tu es le neveu du concierge de l’hôtel Schwartz ?

— Un peu…

— Tais-toi ! Tu seras sur la porte de l’hôtel Schwartz, ce soir, et tu regarderas entrer. Les noms qu’il faut faire remarquer sont ceux-ci : Note-les.

— Je me souviendrai bien…

— Note-les : M. Maurice Schwartz, M. Étienne Roland, M. Michel tout court… M. Bruneau… Et tu diras : Comment se fait-il qu’un oiseau pareil entre chez nous ? »

Quelques voix murmurèrent, comme on l’avait fait la nuit précédente, à propos de ce même M. Bruneau :

« Mais il en mange !

— La paix ! fit de nouveau Trois-Pattes, c’est réglé. »

Et l’on se tut. Trois-Pattes appela quatre autres noms d’hommes et deux de femmes.

« Même rôle que Rifflard, dit-il ; se placer en dehors de la porte parmi les curieux et faire des témoins dans la masse.

— Faire des témoins ! prononça à l’oreille d’Échalot Similor, étouffé d’admiration. »

Échalot soupira et répondit :

« C’est l’adresse infernale des traîtres.

— Numéro 8, Échalot ! appela M. Mathieu.

— Présent ! répliqua le pauvre diable, qui sortit de l’ombre avec Saladin sur son dos. »

Il y eut quelques quolibets ; mais Échalot déclama noblement :

« C’est rapport à cette tendre créature que je participe à vos ténèbres, étant né honnête en sortant des mains de la nature.

— Tu connais M. Champion ? interrompit Trois-Pattes.