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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/331

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— Assez… pour lui avoir vendu trois francs de goujons.

— Il sait que tu vas pêcher sur le canal ?

— Oui, à preuve…

— Onze heures. Arriver chez M. Champion ; lui dire qu’en revenant de la pêche, tu as vu les pompiers courir à Livry, et qu’on répétait le long du chemin : c’est la campagne du caissier de M. Schwartz qui brûle !

— Ah bien ! s’écria Échalot, ça va durement l’inquiéter pour ses lignes !

— Faut l’excuser, dit Similor. J’ai beau faire, je ne peux pas lui donner le fil. »

On riait, Échalot se redressa offensé.

« Je remplirai mon devoir avec astuce et fidélité, affirma-t-il. Je ne repousse que l’homicide volontaire de répandre le sang de mes semblables ! »

Ce disant, il fit tourner Saladin comme une giberne et l’approcha hurlant de son sein gauche, d’où sortait le goulot de la bouteille. Ce geste produisit une telle illusion que l’assemblée entière battit des mains, criant :

« Bravo, la nounoute !

— Similor, no 9 ! appela M. Mathieu. »

Port noble, sourire aimable, démarche élégante, Similor avait tout cela.

« Pas vrai ? dit-il en se produisant, on ne peut pas renier un camarade parce qu’il n’a pas vos bonnes manières. Il m’a déjà produit des coups de soleil dans les sociétés.

— Te souviendras-tu bien du nom de M. Léonide Denis ? lui demanda Trois-Pattes.

— Parbleu ! ne vous gênez pas, monsieur Mathieu, vous pouvez me donner le plus compliqué de tous les rôles. J’ai l’instruction voulue, la parole aisée et le truc pour se présenter avantageusement…