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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/351

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strophes avec lesquelles d’autre jouaient. C’était sa proie ; il la guettait.

Vers une heure du matin, MM. Roland et Schwartz, de la préfecture, se réunirent dans une embrasure.

« Il paraît que c’est pour cette nuit, dit l’ancien commissaire de police qui essaya de railler. On va nous prouver que, pendant dix-sept ans, nous avons eu tort de dormir sur nos deux oreilles. »

Le magistrat répéta gravement :

« Il paraît que c’est pour cette nuit. On va nous prouver cela. »

Un homme que ni l’un ni l’autre ne connaissait s’approcha d’eux, les salua, et leur dit à voix basse :

« Messieurs, tenez-vous prêts. Le signal sera : La justice est infaillible. »

Ils tressaillirent tous deux, et le rouge de la colère monta aux joues du magistrat.

Mais l’homme avait salué de nouveau avec une froide courtoisie. Ce n’était qu’un messager portant des paroles dont le sens lui échappait sans doute. M. Roland et M. Schwartz, de la préfecture, échangeant un regard silencieux, le laissèrent se perdre dans la fête.