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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/353

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paternel, et puis Mme la baronne avait dû travailler contre lui : mère d’une fille unique, c’était son droit et son rôle.

Vous voyez bien que Paris ne croyait pas au fantastique, puisqu’il épluchait avec soin ces bourgeoises réalités.

Vous ne voyez rien. Paris fait tout à la fois. Prêtez l’oreille encore un peu.

« Vous m’accorderez, madame la marquise, que M. le préfet de police n’est pas ici pour le roi de Prusse ?

— Tout le monde est ici, comte. Nous y sommes bien !

— La bombe éclatera, je vous le prédis. Gaillardbois, parlant à ma personne, m’a dit que ce M. Lecoq de la Perrière avait des accointances… Je m’entends !

— Un sorcier, ce Lecoq !

— Enfin, il y avait dans Paris, aujourd’hui, cinquante mille bouches toutes pleines de ce mot : les Habits-Noirs.

— Et le Messager de ce soir se moque des gobe-mouches qui croient à ces fables.

— Ah ! dit la marquise, c’est bien différent. Du moment que le gouvernement nie…

— Je propose une gageure : ce Lecoq entrera au cabinet !

— Sous quel prétexte ?

— Sous ce prétexte que M. le baron doublera bien la dot promise pour être le beau-père d’un prince du sang.

— Nous revenons à la plaisanterie de Louis XVII ! Charmant !

— Il n’y a pas eu encore un seul faux Louis XVII, possédant le nerf de la guerre… Si le bal était précisément donné pour ce fils de saint Louis ? Tenez plutôt !