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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/386

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retirer mon bras je m’enfonce un cent d’aiguilles jusqu’à l’os !

— Tiens, tiens ! fit Trois-Pattes qui marchait toujours, alors, c’est vous le nigaud ! »

Il n’eut pour réponse qu’un juron, exprimant énergiquement la souffrance et la colère.

« Tout le reste marche comme sur des roulettes, reprit l’estropié. On danse là-bas que c’est une bénédiction, et les histoires en question circulent… Vous savez, les brûlots ?

— Si je pouvais, je me couperais le bras ! grinça Lecoq.

— Faut un homme du métier pour cela, dit Trois-Pattes froidement, et un bon outil… Notre mécanique roule au dedans comme au dehors : la jeune Edmée Leber, nos trois jeunes gens… enfin tout !

— Sais-tu quelque chose de Bruneau ? demanda Lecoq.

— Néant. Celui-là, vous auriez peut-être mieux fait de l’acheter, coûte que coûte.

— C’est toi qui étais chargé de le surveiller… c’est toi qui es cause…

— Mon bon monsieur Lecoq, interrompit Trois-Pattes, moi je suis de votre bord ; mais quand les camarades vont venir, s’ils vous trouvent là, gare aux couteaux ! Ils devineront bien que vous avez voulu faire tort à l’association.

— Je suis le Maître, » dit Lecoq.

Puis il ajouta :

« Peux-tu te hisser jusqu’à moi pour essayer de démonter le brassard ?

— Nenni-dà ! vous n’êtes pas le Maître ! répliqua l’estropié. Je vais tâcher de vous tirer d’affaire tout de même. Pour sûr, vous n’êtes pas à la noce, ici ! »