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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/424

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vint son premier berceau. J’ai fait pour lui l’apprentissage de nourrice, étant fils naturel d’un ami qui n’a pas de soin et qui l’aurait laissé sans boire. Et maintenant qu’à l’âge de sa troisième année, il débute déjà sur la scène française, car c’est le phénomène vivant de la malice, Similor en profite pour avoir ses entrées et les quinze sous d’appointements, qu’on me refuse à la porte sévèrement comme un chien enragé ; et que je suis réduit à payer ma place pour jouir de ses débuts de loin, sans pouvoir le presser sur mon cœur au moment du succès ! »

Il fondait en eau et faisait la joie de ses voisins.

Trois coups sont frappés derrière la toile qui frémit ; le chef d’orchestre lève son archet comme une épée exécutant la parade de prime. Un redoutable accord mineur éclate : musique imitative qui s’en réfère à la couleur du titre.

« À bas les chapeaux ! crie le parterre.

— Coupe ta tête, milord ! »

Et la claque applaudit pour se faire la main.

II

Prologue. — La Vendetta. — Le Brassard.

1er tableau : la Montagne. — Fra-Diavolo et ses bandits sont campés dans des lieux déserts. Cent figurants, paysans, paysannes, soldats du pape prisonniers, bohémiens, etc., emplissent le décor dû au pinceau de quelqu’un. On a incendié le château. Rodolfo, le lieutenant de Fra-Diavolo, amène la jeune Josepha, fille du seigneur, et jure qu’il l’immolera si elle ne cède