Aller au contenu

Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas à sa flamme. Chœur de bandits, musique du chef d’orchestre. Fra-Diavolo entre avec fracas et conseille à ses subordonnés d’allier l’astuce à l’audace. Coup de fusil au lointain. On amène un étranger qui doit la vie à la fille de Fra-Diavolo. « Fasse l’enfer, dit Rodolfo, que nous n’ayons pas à nous repentir de notre clémence ! » La nuit vient. L’étranger, qui est forgeron, lime ses chaînes et s’enfuit avec Josepha, la fille du seigneur ; elle est sa fiancée devant Dieu ! Réveil des bandits. Préparatifs de la poursuite. Rodolfo l’avait prévu ! « Si vous voulez réussir dans vos desseins, dit Fra-Diavolo, troublé au milieu de son premier sommeil, unissez, ô mes enfants, la hardiesse à la prudence. »

2e tableau : l’intérieur de la maison du jeune forgeron à Poitiers (changement demandé par la censure). Paolo (André) et Josepha, l’ancienne fille du seigneur, travaillent, l’un à repriser un brassard, l’autre à raccommoder les langes de son enfant, car leur union a été féconde. Le fruit est dans son berceau. Nous savons si Saladin est capable de remplir comme il faut ce rôle de l’enfant de carton ! Paolo sort pour se rendre chez le plus riche banquier de la ville. Rodolfo entre déguisé en pèlerin. L’Angelus sonne. Josepha va chercher la croix de sa mère pour la passer au cou de son enfant. Rodolfo emporte le brassard en disant : « Ô ma vengeance ! » Rentrée de Paolo joyeux. Projets d’avenir. On compte l’argent de la tirelire. Arrivée des gendarmes. La caisse du plus riche banquier de la ville a été forcée, et le brassard porte témoignage contre Paolo qui est arrêté. « Il me reste au moins mon enfant ! » s’écrie Josepha qui s’évanouit non loin du berceau. Mais Rodolfo entre à pas de loup en murmurant : « Ô ma vengeance ! » Il fourre Saladin dans sa