Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 04.djvu/238

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sœur aînée, ce doux, ce patient mentor qui remplacerait une mère, si une mère pouvait être remplacée. Susannah, plus ignorante, mais plus forte, et douée peut-être d’une intelligence supérieure, était l’élève, en attendant qu’elle devînt la maîtresse.

C’était une chose étrange et charmante que les entretiens de ces deux jeunes femmes, où l’une découvrait en elle à chaque mot quelque sentiment inconnu ou non révélé ; où l’autre, pour qui la vie n’avait plus de secrets, s’étonnait, attendrie, en suivant, au fond d’un cœur neuf et ardent, le travail de l’initiation aux choses de la vie.

Car Susannah, comme notre mère Ève, arrivait à l’âge de la femme avec l’ignorance