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Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 04.djvu/262

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sa nature, elle donnait son âme entière à son chant. La mélodie coulait charmante de ses lèvres ; on eût cru entendre quelques uns de ces magnifiques interprètes de l’art méridional qui, profanes, se sanctifient au contact de l’inspiration et jettent à flots harmonieux l’oraison et le recueillement sous les grandes voûtes des églises catholiques.

Son front rayonnait. Son regard, noyé dans une extase inspirée, semblait voir la madone à qui s’adressaient sa prière et son chant. Elle était belle comme ces saintes dont les peintres romains ont jeté jadis sur la toile les traits sublimes, belle comme un rêve de Raphaël, belle comme une vision de Dante.

Depuis une minute environ, la porte s’était