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Page:Fabre - Les Auxiliaires (1890).djvu/97

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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

aigrettes sont très courtes, et rarement l’oiseau les redresse, comme le font les deux espèces précédentes. À cause du peu d’apparence de ce signe distinctif des hiboux, la grande-chevêche fréquemment est confondue avec les chouettes, privées de panaches, vous ai-je dit. Cette espèce s’approche peu des habitations ; elle préfère les rochers, les carrières, les châteaux ruinés et solitaires. Elle ne fait pas de nid et se contente de déposer dans un trou de muraille ou de rocher deux ou trois œufs blancs, luisants et arrondis, de la grosseur de ceux du pigeon. Son cri ordinaire est goût, prononcéScops ou petit-duc.
Scops ou petit-duc.
d’un ton assez doux ; s’il doit pleuvoir, l’oiseau dit goyou. Sa principale nourriture consiste en mulots et en campagnols.

Le scops ou petit-duc est à peu près de la grosseur d’un merle. Son plumage est cendré, mélangé de roux, varié de petites mèches longitudinales noires et de fines lignes transversales grises. C’est le plus petit et le plus gracieux de nos oiseaux de proie nocturnes. Quand elles sont bien dressées sur le front, ses fines aigrettes lui donnent un petit air décidé et batailleur bien en rapport avec son ardeur pour la chasse.

Émile. — Dans la figure, les aigrettes ne sont pas dressées.

Paul. — Non, l’oiseau est représenté dans un de ses moments d’abandon à une douce quiétude ; rien ne le préoccupe, rien au dehors n’attire son attention. Il se recueille en lui-même, il songe aux bons morceaux de sa dernière chasse, il digère. Mais qu’une souris vienne à gratter dans le voisinage,