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Page:Faguet - Propos littéraires, 2e série, 1904.djvu/10

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6 PROPOS LITTÉRAIRES

tendre, comme dit l’autre. » Il n’y a rien de moins métaphysique et de moins quintessencié que cela. Avant donc que d’écrire ajjprenez à penser. Oh ! nous y voilà, et, cette fois, c’est bien une haute conception philosophique qui inspire notre critique. Penser, cela sonne haut ; un penseur ! Il faut être un penseur pour être un écrivain, cela a un air tout à fait platonicien ; et ce n’est pas une petite parole que cet apprenez à penser. Lisons le contexte. Il s’agit dans le contexte, avant et aitrès, et par devant et par derrière, de quoi ? D’être clair, tout simplement. Nous tombons de haut. Lisez plutôt :

Il est certains esprits dont les sombres pensées Sont d’un nuage épais toujours embarrassées. Le jour de la raison ne le saurait percer. Avant donc que d’écrire apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L expression la suit

Mon Dieu, c’est bien simple ! Le bon Nicolas veut nous dire qu’il faut réfléchir pour avoir un style clair. Raison, la fameuse raison, veut dire ici faculté de réfléchir, et habitude prise de savoir ce qu’on reut dire. Le Boileau de la Raison pure n’est pas encore là.

Mais nous que la raison à ses règles engage. Les règles de laraison ! Ah ! cette fois nous sommes