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la danse macabre

Le lait, les cris, le renversement des prunelles.
Les hurlements, le sang, le sang, le sang, le sang !

— L’amour est mort, l’amour est mort ! —

Ménesclou sous un bras porte sa propre tête
Et sous l’autre un saignant cadavre de fillette :
 — Je l’ai vue, je l’ai prise,
 Je m’en veux maintenant,
 Mais le désir nous grise,
 Et le bonheur n’a qu’un instant.

 Dans ma fureur aveugle,
 Je ne savais plus ce que je faisais[1] ;
 Elle était blanche, elle était jeune,
 C’était tout ce que je voyais.

 On m’a coupé la tête,
 C’est bien ce qu’on a fait de mieux ;
 Mon forfait je le regrette.
 J’en demande pardon à Dieu :

 Notre Père qui êtes aux cieux,
 Pardonnez-moi et à la petite,
 Notre Père qui êtes aux cieux,
 Laissez-moi lui dire adieu !

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  1. Ces six premiers vers sont de Ménesclou lui-même.