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la danse macabre


L’arc-en-ciel s’y glisse en rampant,
Égrène en perles d’eau mes fleurs
Et m’emprisonne d’auréoles :
Il s’envole, et je redescends ;

Vers les prestiges que j’exhale
Mille menus poètes bleus
Au cœur plus vaste que les ailes
S’emportent, naïfs amoureux,
Et s’engluent au réseau torpide
De l’électrique chevelure ;

Et vierge lascive et mortelle,
Mon baiser goulu les endort,
Voluptueusement ravis,
Et humé une fois leur vie,
Voici qu’à mon tour je m’endors,
Harassée et non assouvie.

Mais d une secousse engourdie
D’abord j’éjecte les corps frêles
Des chers époux par-dessus bord,
Cependant je garde les ailes…



Or voici que la cloche appelle l’Angelus :
— J’éveillerai les morts à la vie éternelle.

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