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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/144

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la danse macabre


Le grillon rentre sous terre, on ne le voit plus ;
L’araignée a bondi au sommet de sa toile,
Et disparu. Un coq chante dans le lointain,
Le brouillard se dissipe, et je vois les étoiles,
Qui s’effacent, d’un coup : Noël, c’est le matin !
Et un grand coup de vent vient disperser la toile.

Quel donc souffle d’amour et de joie a couru ?
Sens-]e point palpiter les feuilles et les fleurs ?
Est-ce l’aube, cette lueur soudain accrue ?
Voici des fleurs, voici des prairies, ô mon cœur !

Reviens, voix d’autrefois, je veux t’entendre encore,
Je veux croire, je veux prier, hélas vers quoi,
Je ne sais, mais je veux : reviens, trop belle aurore,
Nulle aurore ne fut aussi belle que toi !

Et voici qu’une jeune femme en blanc s’avance ;
Dans ses bras elle porte un enfant endormi,
L enfant contre lui serre une pomme en silence,
La mère lui parle tout bas et lui sourit.

C’est rien plus qu’une jeune mère
 Qui berce son petit enfant,
 Et l’on croirait voir sur la terre
 L’aurore entière qui descend :

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