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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/120

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L’AMOUR MUET.

nuoient. Il lui sembloit que son silencieux ami étoit actuellement en état de se déclarer hautement ; mais son amour restoit constamment muet, et ne se manifestoit que par la rencontre accoutumée au sortir de l’église. Cette espèce de rendez-vous devint même moins fréquent, ce qui sembloit un décroissement d’amour. La jalousie vint déchirer le cœur de Méta ; elle imagina que le volage François adressoit ses vœux à une autre beauté. Elle avoit éprouvé de secrets transports de joie en apprenant le changement de fortune de l’homme qu’elle aimoit, non par des vues intéressées et par le desir de partager une fortune considérable, mais par affection pour sa mère, qui, depuis que le mariage avec le riche brasseur avoit manqué, désespéroit absolument de jouir du bonheur sur la terre. Lorsqu’elle crut François infi-