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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/158

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les portraits de famille.

Nous occupions deux chambres voisines. On y jouissoit de la vue du jardin et d’un beau paysage, borné au loin par des forêts et des vignobles. Peu de jours après mon arrivée, j’étois tellement habitué dans la maison, et familiarisé avec chacun, que personne, soit dans la famille, soit parmi les domestiques, faisoit de différence entre mon ami et moi. Ses jeunes frères, qui me quittoient pendant le jour, passoient souvent la nuit dans ma chambre, ou dans celle de leur aîné. Leur sœur, fille charmante, âgée de douze ans, jolie et fraiche comme un bouton de rose, m’appeloit son frère, et prétendoit qu’en vertu de ce titre, elle devoit me faire connoître tous les endroits qu’elle affectionnoit dans le jardin, et me fournir à table et dans mon appartement tout ce qui m’étoit