Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/156

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de la foudre ; elle, l’asyle invoqué des Asouras, maltraités dans les batailles, 1219.

Cette mer, qui verse l’offrande de son onde à Agni, allumé dans la bouche de Vadavâ[1] ; elle incommensurable, aux profondes rives ultérieures, la reine des rivières.

Les deux sœurs voyaient ce grand Océan, qui semblait danser par ses vagues, et vers lequel, regorgeant d’eau outre mesure, se dirigeaient sans cesse, par milliers et comme à l’envi, une infinité de larges fleuves. 1220-1221.

Elles voyaient ces plaines humides sans fond, étendues comme le ciel, cet éternel et profond réceptacle des eaux, infesté de baleines, de requins, et menaçant par les cris des habitants de ses ondes. 1222.

Les serpents dirent, continua le Soûtide : « Puisque notre mère a fait ce pari, il faut obéir à sa voix ; car, si elle n’obtient pas l’objet de son désir, elle nous brûlera sans pitié. 1223.

» Mais, si elle gagne, la noble dame nous dégagera de cette malédiction : ainsi, rendons noire la queue du cheval, sans plus balancer. » 1224.

À ces mots, ils entrent dans la queue. On aurait dit : « Ce sont des crins ! » Sur ces entrefaites, les deux sœurs, épouses rivales, qui avaient engagé le pari et donné leurs enjeux, Kadroû et Vinatâ, les filles de Daksha, traversent l’Océan par la voie des airs et, pleines de la plus grande joie, elles arrivent sur le rivage ultérieur, ayant vu cette mer, le réceptacle des eaux, à la base inébranlable, 1225-1226-1227.

Au vaste fracas, toute remplie de timingilas, couverte

  1. Le feu sous-marin.