Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de makaras et soulevée tempétueusement par un vent orageux ; 1228.

Cette mer profonde, insurmontable, horrible, au-dessus de l’effroyable, infestée d’épouvantables monstres de toutes les espèces en milliers innombrables, 1229.

La mine de toutes les pierreries, le palais de Varouna, le séjour bien agréable des Nâgas, la souveraine des rivières, 1230.

L’habitation de la flamme des enfers, la demeure des Asouras, la terreur des êtres, le récipient impérissable des eaux, 1231.

Pure, céleste, semblable au ruisseau du plus limpide miroir, immesurable, inconcevable, laboratoire immense, où fut préparée l’ambroisie des Immortels, 1232.

Remplie au-delà de toute mesure par de larges fleuves, qui s’y déchargeaient en grand nombre et par milliers. Elles étaient arrivées d’un vol rapide à la mer ainsi faite, profonde, mugissante, étendue comme l’expansion du ciel, et le corps enflammé par le feu tout flamboyant des enfers. 1233-1234.

Après qu’elle eut traversé la mer, continua le Soûtide, Kadroû au rapide essor, accompagnée de Vinatâ, ne fut pas long-temps sans arrêter son vol près du cheval. 1235.

Elles virent alors toutes deux que ce prince des chevaux, à la grande vitesse, semblable, pour le reste du corps, aux blancs rayons de la lune, avait la queue noire. 1236.

A la vue de ces mille crins noirs, qui déguisaient la queue, Kadroû jeta dans l’esclavage Vinatâ aux formes désolées. 1237.

Réduite à la condition d’esclave, Vinatâ, qui, en réalité,