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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/106

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En prenant le thé

dir, de bondir… comme les béliers de l’Évangile…, et salierunt arietes

Elle a le rire communicatif, et je suis bien sûr que dans le tête-à-tête, mon oncle Joseph…

Après tout, c’est un plaisir innocent, et un bon rire fait tant de bien.

Ce soir-là, donc, après avoir attaché mon chien à sa niche, je franchis, le fusil sur l’épaule, le seuil de la cuisine où dame Catherine officiait.

Mon oncle était là déjà, installé dans son grand fauteuil à oreilles, recouvert de maroquin vert.

Il avait, par devant, relevé sur ses genoux la jupe de sa soutane, et montrait au brillant feu de bois, qui petillait dans l’âtre, ses jambes fines et son pied aristocratique, chaussé du soulier à boucle d’argent.

Sur son giron, le chat blanc pelotonné faisait ronron, et Catherine, au-dessus des fourneaux, les manches retroussées, la figure écarlate, préparait une perdrix aux choux.

Après avoir accroché, au-dessus de la grande cheminée, mon fusil et ma cartouchière, — tout en tourmentant la vieille servante, j’allai découvrir les casseroles. — Le fumet était bon ; et mon oncle et