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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/107

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Un premier cigare.

moi, humant le parfum du gibier, nous souriions dans notre barbe.

— Viens te chauffer, camarade, me dit mon oncle, prends ce fauteuil, et allume un cigare.

— En ai-je le temps ? demandai-je en prenant mon étui. — À quelle heure le dîner, Catherine ?

— Tout de même, me répondit-elle,… c’est pour six heures et demie ; pas une minute de plus, pas une de moins. — Et elle soufflait en disant cela sur la sauce de la fricassée, qu’elle avait prise, pour la goûter, dans une cuiller de bois.

Je me mis à fumer.

J’ai la passion des bons cigares, et le havane que je brûlais répandait sans doute un parfum agréable, car au bout de quelques instants : — Monsieur le doyen, interrompit la vieille servante, c’est tout de même bon, cette odeur-là, il faut essayer de fumer…

— Il faut une certaine habitude pour fumer, lui dis-je, — et je ne crois pas que du jour au lendemain…

Ça doit être bien bon de fumer ces machins-là,… encore meilleur qu’à sentir, et puis, ça parfume ma cuisine,… j’aime bien ça : faudra essayer, monsieur le doyen…