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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/109

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Un premier cigare.

et se tournant vers moi, en prenant au clou dans la cheminée un trousseau de clefs :

— Bourgogne ou bordeaux, camarade ?

— Bourgogne, mon bon oncle, s’il vous plaît.

— De derrière les fagots ? hein, mauvais chasseur ! ajouta-t-il en riant.

— Hem ! si ça peut vous faire plaisir, ajoutai-je en baissant modestement les yeux sur mon assiette.

Et mon oncle partit en riant, sa lanterne et sa soutane relevée d’une main, portant de l’autre les clefs de la cave. Mame Catherine suivait avec deux paniers.

J’étais resté seul. J’entendais par la porte restée entre-bâillée les pas descendre sur l’escalier de pierre, et la clef grincer dans la serrure rouillée du caveau, — puis le choc des bouteilles et ma vieille amie Catherine qui disait :

— Allons, monsieur le doyen, — une demi-bouteille de vin d’Espagne, — je suis sûre que ça lui fera plaisir…

Puis, j’entendis refermer la porte, et leurs pas lents, attentifs, remonter l’escalier. Mame Catherine venait la première portant dans chacune de ses